Sud Ouest. Vendredi 26 Novembre 2004
Dans les yeux de Franck.
Dans les yeux de Franck, Yves se prépare au
combat. Dans les yeux de Franck, il s’enflamme, se bat, s’essouffle,
s’abat, repart, revient et gagne. Dans les yeux de Franck Desmedt,
sur scène, Yves Parlier revit son Vendée Globe 2001. Le pari
d’adapter « Robinson des Mers », le livre autobiographique du
navigateur arcachonnais est à la hauteur de l’aventure qu’il
raconte : folle et solitaire et quoi qu’on en dise incontestablement
réussie. Comment Parlier a terminé une course en solitaire autour du
monde après avoir brisé son mât. Comment Desmedt a réussi, seul sur
scène, à emmener son public au grand large. Repartir…Un plaisir
égoïste pour le marin, une aventure au singulier pour l’acteur.
Desmedt est Parlier. Dans ses yeux se dessinent l’océan,
l’effervescence de la course, la stratégie quasi belliqueuse pour
garder la tête. Desmedt se désincarne, durant une heure et quart il
est seul au monde. Devant lui, comme des vagues dans l’océan, le
public le voit suer et se démener. Pour réparer ce mât sans lequel
rien de tous ces Robinson, du livre comme de la pièce, n’auraient pu
voir le jour. Pour se nourrir alors que les rations sont épuisées.
De cette histoire poignante et intense, Gérard Linsolas, le metteur
en scène en tire des moments drôles. Desmedt fait sourire. Facétieux
et fébrile, l’enfant du pays jouait hier soir à domicile. Il est
encore au port ce soir. Une invitation au voyage, un hommage à une
aventure humaine. Une performance digne d’un vrai marin.Sabine Menet. |